Marché Télécoms et IT en entreprise : Top départ de l’édition 2023 de notre baromètre de cadrage
Novascope Télécoms et Réseaux informatiques en B2B, c’est le baromètre de référence qui suit finement les équipements, les parts de marché pour Internet, la téléphonie fixe et mobile auprès des entreprises. Ce dispositif existe depuis 27 ans ! Et pourtant, chaque année, le lancement de cette enquête téléphonique XXL est toujours un moment particulier. Au terme de 11 semaines de terrain, 3 600 entreprises auront répondu à un questionnaire de 30 minutes en moyenne.
En attendant les premiers résultats qui seront disponibles fin d’année 2023, nous avons posé 3 questions à Pascal Ferrero, Directeur Général d’Enov et créateur de ce baromètre afin de retracer l’histoire de ce dispositif.
Ce baromètre de cadrage du marché Télécoms et IT en entreprise va bientôt fêter ses 30 ans… Comment est-il né ?
Pascal Ferrero : Pour préparer la libéralisation des Télécoms prévue en 1998, tous les opérateurs avaient besoin d’anticiper cette ouverture du marché.
C’est pourquoi, dès 1996, nous avons eu l’idée de lancer un observatoire national sur les univers Mobile et Internet auprès des Professionnels et Entreprises. Des cibles qui étaient moins étudiées que le grand public et pourtant à forte valeur.
Depuis cette époque, nous avons suivi l’adoption de nombreux devices … (qui se souvient encore du bi-bop, des pagers Tam-Tam et autres Tatoo ?) et mesuré la pénétration d’opérateurs dont les noms ne sont plus aujourd’hui qu’un lointain souvenir (Itineris, Cegetel, 9 Telecom, AOL, Wanadoo… ça vous dit quelque chose ?). Le challenge a été – et est toujours – de nous adapter constamment à ces changements, tout en conservant un historique pour pouvoir suivre les évolutions.
Pendant une dizaine d’année, dans les années 2000, nous avons décliné le Novascope en observatoires régionaux : les « Obscans ». A l’époque, ce niveau de finesse était nécessaire parce que le développement des équipements et la concurrence étaient très différents d’un point à l’autre du territoire selon les politiques de maillage des opérateurs : certains d’entre eux choisissaient de développer la couverture réseaux prioritairement dans des villes tandis que d’autres s’attachaient à couvrir les axes de déplacements.
Finalement, qu’est-ce qui a changé en 30 ans ?
Cela fait sourire aujourd’hui quand on constate à quel point il y a eu un retournement de tendance… Dans les années 2000, c’était le marché B2B qui « drivait » les usages et les équipements Télécoms. A l’époque, les nouveautés étaient d’abord adoptées par les entreprises avant de se diffuser auprès des particuliers, ce qui faisait de nous des observateurs de tout le marché. La donne a vraiment changé…
D’autre part, l’appropriation des usages se faisait à un rythme plus lent qu’aujourd’hui. Je me souviens que les opérateurs se demandaient comment développer l’usage de la Data Mobile en entreprise. Alors que l’on prédisait que la boite mail sur mobile allait devenir une « killer application », c’est-à-dire un usage si attractif qu’il justifierait à lui seul de s’équiper en mobile, son usage n’a pas décollé avant des années… Quant à l’usage du Web mobile, son installation a été encore plus longue.
Ce qui rend le Novascope intéressant c’est qu’à la fois il permet d’observer les tendances de long terme, les mouvements de fond, les vitesses de diffusion (grâce à 30 ans d’historique) mais aussi qu’il peut identifier des signaux faibles (grâce à l’intégration constante de nouveaux sujets et à des échantillons conséquents).
Et pour les 30 prochaines années, comment va évoluer le Novascope ?
Ce qu’il sera intéressant d’observer c’est comment les entreprises vont pouvoir réconcilier des situations antinomiques. D’un côté, les salariés ont importé dans l’entreprise des usages grand public, ils viennent avec leurs propres devices (Byod), sont de plus en plus en Remote. De l’autre, les entreprises vont être de plus en plus exposées à des questions de sécurité des données, de cyberattaques. Comment concilier l’impératif de sobriété avec la multiplication d’équipements très gourmands en énergie ? Comment concilier IA, applications et nouvelles manières de travailler ? Va-t-on connaitre d’autres ruptures technologiques ou sociétales ? Pendant 15 ans nous avons observé un télétravail marginal, il aura suffi d’une pandémie…
Au-delà des équipements et des parts de marché de tous les univers télécoms, le Novascope est aussi un observatoire de l’organisation du travail et des modes de communication en entreprises. Aujourd’hui, nous réfléchissons à la mise en place d’un Novascope Collaborateurs. Les décisions des entreprises restent très structurantes, et c’est ce que nous étudions avec le Novascope classique. Mais, dans le même temps, l’appropriation des outils reste du ressort des collaborateurs. Nous avons assisté dans les dernières années à un empilement d’outils : téléphone fixe, téléphone mobile, softphone, visioconférence, réseaux sociaux d’entreprises… Seuls les utilisateurs peuvent dire avec précision quels outils ils apprécient et utilisent. Autre exemple d’enjeu sur lequel la compréhension des comportements des utilisateurs sera cruciale : la cybersécurité. Les entreprises s’équipent de solutions techniques mais la prévention passera nécessairement aussi par la sensibilisation des salariés.
Le Novascope s’est adapté au cours de 30 dernières années et continuera à avoir un temps d’avance.
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