Marché de la seconde main 2024 : Un phénomène de société qui cache des réalités de consommation très contrastées

Le marché de la seconde main, qui s’oppose au modèle traditionnel de consommation « neuf », repose sur des valeurs de réutilisation et de durabilité, dans une démarche d’économie circulaire. En permettant aux objets d’avoir une seconde vie, il répond aux enjeux écologiques en limitant le gaspillage et en favorisant le recyclage, ce qui réduit la demande de nouvelles ressources et contribue à diminuer l’empreinte carbone.
La seconde main est ainsi devenue un secteur à part entière, aux enjeux et aux potentiels vastes. De nombreuses opportunités pour les marques et enseignes. Notre Observatoire exclusif Novascope, qui étudie le marché de la Seconde Main, vous éclaire sur ce phénomène de société qui cache des réalités de consommation très contrastées et vous aide à prendre les bonnes décisions ! Découvrez en exclusivité quelques chiffres issus de la vague 2024 de cette étude.

Le marché de l’occasion 2024 en plein essor

Si Vinted est arrivé en France il y a 10 ans, donnant un nouvel élan au marché de l’occasion, c’est véritablement en 2019, puis post Covid que ce marché a explosé. En 2024, il capte une part de plus en plus importante des dépenses des Français et pèse 7 milliards d’euros en France et 64 milliards de dollars dans le monde, avec une croissance annuelle de 15%.

Que ce soit via des maketplaces dédiées, généralistes (Vinted, Vestiaire Collective, LeBonCoin…) ou très spécifiques (Biked, Sporteed, Everide, Sportydeal…), ou en magasin avec des boutiques consacrées aux produits d’occasion ou des corners spécifiques dans les enseignes, l’offre s’étend largement répondant ainsi à une demande grandissante des consommateurs.

Une tendance désormais bien ancrée dans les habitudes de consommation des Français

Les habitudes des Français en matière d’achat et de revente de produits d’occasion

La seconde main progresse dans les habitudes de consommation des Français : près de 3 Français sur 4 ont acheté un produit d’occasion au cours de l’année, toutes catégories confondues (+8pts vs 2021).

Et c’est sont loin d’être anecdotique puisque 44% des acheteurs font à minima un achat d’occasion par mois, les plus adeptes étant les 25-44 ans et les familles (et notamment les mères de famille).

Et ce ne sont pas seulement les achats qui ont le vent en poupe puisque la part des Français ayant déjà revendu des produits d’occasion a augmenté de 3 points depuis 2021 pour atteindre 85%, dont près d’un tiers « régulièrement ».

Les catégories de produits qui performent le plus sur la seconde main

C’est donc un phénomène majeur ! En effet, l’économie circulaire devient un pilier essentiel du commerce porté par les catégories non techniques ou à faible valeur qui continuent à recruter, les vêtements en tête (47% / +10pts) suivis de près par les produits culturels (46% / +6pts) puis des meubles et de la déco (38% / +9pts).

Le marché reste largement dominé par le CtoC (entre particuliers), via les plateformes spécialisées online, notamment Vinted et Leboncoin, qui devrait encore prendre de l’ampleur dans les années à venir, au vue des nouvelles habitudes de consommation qui ont été prises :

• 46% ont augmenté leurs achats d’occasion depuis 1 an

• 44% pensent encore augmenter leurs achats d’occasion à l’avenir

D’après le cabinet GlobalData, le marché de la mode d’occasion devrait même doubler d’ici 2027 (pour atteindre 350 milliards de dollars) et ainsi dépasser celui de la Fast Fashion.

Mais quelle sont les véritables motivations des consommateurs qui impactent la croissance du marché des biens d’occasion.

La seconde main : une motivation davantage économique qu’écologique

2 acheteurs d’occasion sur 3 veulent avant tout faire des économies. Une motivation qui progresse (+4pts), compte tenu du contexte inflationniste et de la nécessité pour de nombreux Français de retrouver du pouvoir d’achat. Et, loin de la logique de déconsommation, la moitié veulent même acheter plus pour le même budget !

La motivation écologique arrive en second plan, mais se révèle plus présente sur les produits que l’on n’utilisera pas longtemps, comme la mode enfant, ou pas souvent comme le petit électro-ménager et les outils de bricolage. Des produits pour lesquels la logique antigaspi prend tout son sens.

A noter également, l’achat d’occasion est un geste de plus en plus militant : 42% des acheteurs de seconde main estiment faire un geste engagé (+8pts) et 32% en sont fiers et le revendiquent.

Un curseur économie / planète qui varie selon les catégories de produits mais également selon les profils d’acheteurs

Parmi les 4 profils d’acheteurs d’occasion que nous avons identifiés, les motivations éco-responsables raisonnent davantage auprès des « accros engagés » (24% des acheteurs), un profil plutôt féminin, 25-34ans.

Un fort besoin de réassurance

Les plateformes spécialisées sont néanmoins loin d’offrir toutes les réassurances attendues par les consommateurs. Ainsi, 77% des Français déclarent qu’acheter un produit d’occasion, c’est prendre un risque et 39% des acheteurs évoquent l’absence de garantie comme freins à l’achat (notamment sur le petit électroménager et les produits de bricolage).

89% (+4pts) des acheteurs d’occasion effectuent d’ailleurs systématiquement des vérifications pour se sécuriser avant d’acheter (sur le vendeur ou l’état du produit).

Le marché de la Seconde Main est devenu en l’espace de quelques années un mode de consommation à part entière et bénéficie d’une croissance exponentielle.

Une opportunité à saisir pour les marques et enseignes, à condition de construire une proposition de valeur qui réponde aux attentes des consommateurs et gomme les irritants restants.

Pour faire la différence il faudra nécessairement axer le positionnement autour de la réassurance en apportant les garanties que le CtoC n’offre pas. Sur les catégories les plus techniques notamment. Pour les autres le choix et l’attractivité prix resteront des critères d’achat prioritaires.

A noter que le marché de l’occasion ne comprend pas les produits reconditionnés, qui eux, même s’ils bénéficient également d’une deuxième vie, sont réparés et remis à neuf avant d’être revendus.